Liste
J'aime écrire de gros pavés, observer les vieilles
pierres, enfoncer les portes ouvertes, l’anticonformisme chez les autres, Desproges et Coluche, les causes vaines, les clichés, Noel, faire brûler des
bougies, les feus de cheminée l’hiver, les nuits d'été, les filles, Nathalie Portman (à qui je payerai bien
une grenadine), les princesses, les grenouilles, la méiose, les fricassées de
champignons, les vins rouges capiteux et les petits fromages agressifs, une côte
de bœuf saisie par des braises ardentes, les spaghetti, les westerns spaghetti,
les vieux greniers, les marronniers du lycée François Truffaut, les fleurs des
champs, la rhubarbe, les grands espaces naturels, le silence des hauteurs, la mer sans
moteur, les étangs sans chasseur, les forêts sans 4x4, les bonzaïs (in memoriam),
l'eau qui coule, les pierres qui roulent, les sons saturés, le grand Georges
Brassens, fouiner chez Gibert, avoir un folio corné dans la poche, commencer
dix bouquins pour n’en finir aucun, R.L.
Stevenson et Jack London, le Pianoktail et Boris Vian, Gainsbarre
et Gainsbourg, voyager en première
classe, les photos de classe, les amitiés indéfectibles, les soirées de la
collocation métro Goncourt, de Morue ou du Bissap, les petits cinés improvisés, Chewi et Han Solo, Indiana Jones et son chapeau, les
pistolets sans cartouche, les Etats-Unis sans G.W. Bush, lire Le Monde une fois par mois, les terrasses
aux heures d’affluence, vibrer pour un évènement sportif et voir des athlètes
pleurer, refaire le solo de Sweet Child
O'Mine sur le manche de ma raquette de tennis, les jeux de mains et les
jeux de vilains, celles et ceux qui, avec un micro, un pinceau, un crayon, une
guitare ou une plume nous livrent le tumulte assourdissant de leur cerveau.
Je n'aime pas un graffiti sur une pierre centenaire, les
dimanches après-midi, l'inventeur des ouvertures facile sur les paquets de
gruyère, les salsifis, les cabines d'essayage, les boites de nuits, les
imbéciles heureux qui sont nés quelque-part ("Quand sonne le tocsin sur
leur bonheur précaire, contre des étrangers tous plus ou moins barbares, ils sortent
de leur trou pour mourir à la guerre, les imbéciles heureux qui sont nés quelque
part" © Brassens), les
anti-foot, l'anti-américanisme primaire, les pisses-chagrins, la semoule au lait, ceux qui s'enorgueillissent de ne jamais voter,
les gens qui disent "ne pas aimer la musique", les bits, les bats et
les boums qui pulsent à travers le subwoofer
de ta Seat Ibiza customisées, le babibel, (qui est une insulte pour le
fromage comme Michel Sardou est une
insulte pour la musique), Michel Sardou,
les cravates, le téléphone, les porteurs de gourmettes, un arbre mort, un sac plastique sur une plage, Puvis de Chavanne, les emplois du temps serrés, ma tendance à remettre au mois
prochain ce qui aurait pu être fait dans la seconde, le conflit, la télévision
qui peut produire le meilleur mais nous habitue au pire, le filet O'Fish du Mc Do.