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Papiers
15 juillet 2007

Lonesome Jim

Jim, lorsqu'il ne tire pas sur la laisse des caniches nains qu'il a la charge de promener dans Central Park pour gagner sa croûte, traîne sa carcasse longiligne et ses 27 ans. Au bord de l'asphyxie, il fonce sur un coup de tête vers son Indiana natal pour y oublier le vide de sa vie new-yorkaise. De retour dans sa chambre d'enfance, il se rappelle vite les raisons qui l'avaient poussé à fuir il y a plusieurs années et à disparaître : l'amour étouffant d'une mère, la présence pesante d'un père détaché, les frasques d'un oncle immature, un frère neurasthénique... Toute cette boue qu'il cherchait à enfouir au fin fond de lui-même rejaillit avec son passé, et ce retour aux sources prend les allures d'un règlement de compte léger, avec des parents à qui Jim reproche à demi-mot de l'avoir mis au monde, avec un frère qu'il prend plaisir à enfoncer dans son malheur, parce qu'un frangin encore plus looser que soit ça rassure ! Jim règle ses comptes avec la vie, le coeur aussi sec que les yeux, les mots durs comme des pierres lancées à la fronde. Mais la vie n'est pas rancunière et elle va mettre sur la route de Lonesome Jim une lueur d'espoir : cette lueur, ce sont les yeux d'une infirmière, magistralement incarnée par la sublime Liv Tyler.

Après un synopsis pareil, difficile de croire que ce film est drôle... Et pourtant. On rit rarement à gorge déployée mais on rit de ces situations désabusées, pathétiques, cyniques parfois. Ce film de Steve Buscemi est plus qu'inspiré. La gravité extrême des thèmes abordée et la légèreté de leur traitement donne au film une atmosphère spéciale. Et on baguenaude en compagnie de Lonesome Jim sur la frontière entre malheur et bonheur. Difficile de ne pas songer à Garden State : un jeune gars en froid avec la vie, une petite fée qui essaye d'y mordre à pleine dents, un univers familial désenchanté, des musiques pop pleine de langueur... Garden State m'avait déjà transporté, Lonesome Jim va encore plus loin. Ce film est une petite perle que je ne saurais que trop vous conseiller. Et dans la famille Affleck, on redemande Casey et on oublie Ben !

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