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28 septembre 2007

Sparklehorse - It's a wonderful life

 

Le voilà le chef d'oeuvre à ce jour de Sparkelhorse ! La rencontre avec Dave Fridman, bassiste de Mercury Rev mais aussi producteur inspiré (Flaming Lips, Mercury rev…), va permettre ce genre d’alchimie rarissime qui préside à la naissance des œuvres d’art. It’s a Wonderful Life est d’abord un bulletin de santé rassurant pour quelqu’un qui a tutoyé la mort. Mais c’est surtout un album génial, qui permit à Sparklehorse de gagner définitivement sa place au soleil. Le piano aérien (instrument presque totalement absent des deux albums précédent) de Dave Fridman sonne comme une évidence. A croire que Mark Linkous et lui n’ont fait de la musique que pour se rencontrer un jour. La symbiose est parfaite. Cette œuvre lunaire oscille entre les chansons sucrées et les morceaux plus sombres. On navigue entre deux eaux, entre mer paisible et eaux troubles. It’s a Wonderful Life nous accueille par une mélodie légère de xylophones. Etrange sensation d’avoir actionné une antique boite à musique. La voie fragile de Linkous est là, bientôt relayée par celle d’une poupée blonde, l'instant d'un titre réjouissant : Gold Day. La ballerine qui jaillit de cette boite à musique n’est autre que la chanteuse des Cardigans, Nina Personn, qui donne à Gold Day par sa voie enfantine un côté rétro plein de langueur et de mélancolie. On a l'impression d'écouter un vieux vinyle sur un vieux gramophone.

   

Le Piano Fire fait soudain rugir les guitares saturées, pour un morceau à ranger entre Eels et les Smashing Pumpkins, qui tend brutalement une toile opaque sur les atmosphères légères et sucrées du début. Une brume épaisse tombe soudain. Le magnifique Sea of Teeth donne à l’album toute sa dimension lunaire : Can you feel the wind, how finess on your skin, can you taste the crush, of a sunset dying blush, Sea for ever boil, trees return to soil. Vision quasi cauchemardesque livrée avec légèreté sur une composition d’une mélancolie glaçante pour le coeur. Magistral ! Mais une brise légère revient à nouveau alléger un peu l’atmosphère (Little Fat Baby, More Yellow Birds). PJ Harvey ne s’est pas trompée en venant apporter sa guitare et son chant si caractéristique sur le génial Eyepennies, point d’orgue de l’album. Et les gens talentueux se succèdent, comme s'ils sentaient le chef d'oeuvre à venir : qui d'autre que le déglingué Tom Waits aurait pu mieux servir une oeuvre aussi lunaire et original ? Le voilà qui s'amuse avec Linkous le temps d'une chanson déroutante, Dog Door, dans un déluge de percussions en tout genre, que Linkous et Waits couvrent de leur voie éraillées baragouinant d'improbables mots qu'on croirait entendre jaillir de la gorge d'un monstre furieux. Des années de clopes et de bistrot pour travailler un timbre de voie semblable !! Confort me et Babies on the sun, titres sublimes qu'on croirait enregistré avec des micro des années 40, clôturent ce voyage en pays inconnus dont on ne revient jamais tout à fait.

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