Sparklehorse - Good morning spider

Mark Linkous reprend du poil de la bête et joue les ours mal léchés, se réfugiant dans les campagnes de Virginie. Il arpente les vieilles décharges à la recherche de pièces de métal afin de se bricoler des instruments déglingués, il glane ici ou là les pièces nécessaire pour retaper ce vieux tracteur qu’il conserve précieusement dans la ferme où il vit avec sa femme Teresa. Celle-ci de son côté n’en finit plus de recueillir les chatons et les chiots égarés de tout l’Etat, qui viennent donc garnir la ménagerie (oiseaux, caméléon, chats, chiens, âne...) au milieu de laquelle les époux Linkous vivent au quotidien. On retrouve ici tout ce bestiaire animalier omniprésent dans l’œuvre de Linkous. De cette retraite unique Linkous, parlant aux araignées qui ont élu domicile dans les coins de son petit studio champêtre, s’apprête à lancer une véritable bombe : Good morning spider. « I lay down on the grass and let the insect do their thing » chante-t-il dans Sunshine, superbe ballade de ce deuxième disque du génial, il est désormais impossible d’en douter, Mark Linkous. La compagnie des arachnides et autres colléoptères lui réussit bien. Mais Linkous sait aussi s’entourer d’hommes et de femmes compétents. Scott Minor, batteur subtil, transcrit idéalement le génie de Linkous alors que Sophie Michelitsianos lui prête déjà sa voie cristalline. Cet album est d’une telle richesse que chaque titre mériterait d’être analysé en détail. Le très officiel Rollingstone magazine n’hésitera pas à en faire l’album rock de l’année 1998. Les ballades légères et mélancoliques (Sunshine, Painbirds, Hey Joe, Maria’s Little Elbow, Junebug, All Night Home) se mélangent aux chansons plus nerveuses (Pig, la géniale Sick of Goodbyes, Cruel Sun) le tout rythmés par des morceaux psychédéliques envoûtant (Good Morning Spider, Box of Stars) qui achèvent de nous mettre la tête dans les étoiles. Album essentiel.

Comments

[kev]

sick of goodbyes est une petite merveille. Très bon clip.