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Papiers
26 décembre 2006

Trespassers William - Different Star

Drôle de disque que ce deuxième album de Trespassers William, drôle de nom pour un quatuor ayant jeté ses valises dans la bourdonnante et excessive ville de Los Angeles, drôle de point de chute pour un groupe dont la musique, idéalement, devrait s’écouter au petit matin, assis au centre des antiques pierres de Stonehenge. Privilège sans doute inaccessible. Quatre murs et une fenêtre ouvrant sur un ciel étoilé feront donc l’affaire. A condition que votre fenêtre ne donne pas sur une jungle urbaine assourdissante. Car vous allez avoir besoin de toutes vos oreilles pour saisir le charme minimaliste de cette musique, dont le mérite ne réside pas dans la virtuosité mais la subtilité, la grâce et la légèreté des compositions.

 

Dés les premières secondes, on se drape dans les mélodies évanescentes de Trespassers William. Les frémissements discrets des guitares s’étirent lentement et tissent une atmosphère irréelle et fragile. La musique est sobre, sans énergie, fragile. On reconnaît le folk-pop de Mazzy Star, l’inspiration lunaire de Madrugada. Un doigt suffit pour jouer les notes de piano. Un empilement improbable de vieux cartons et de boites de plastique semble avoir remplacé la batterie. Les guitares répètent sans relâche les trois mêmes accords, prolongés indéfiniment par des vagues de trémolos. Et cette musique est déjà poignante de mélancolie. Et quand soudain, hésitante et pudique, la petite voix d'Anna-Lynne Williams se fait entendre, cette musique nous propulse soudain dans une chute vertigineuse. Défile alors les volutes bleu nuit de Different star. La voix fragile d’Anna-Lynne nous accompagne dans ce tourbillon d’émotions. La chanteuse donne l’impression d’avancer sous un froid clair de Lune, de la pointe de ses pieds nus, à travers des étendus de coton, tant la musique est obscure et légère à la fois. Toutes les chansons de cet album sont à ranger aux côtés d'Asleep from day des Chemical Brother, tube si planant qu’il avait finit en pub pour compagnie aérienne. Ce disque est idéal pour accompagner vos longues soirées d’hiver. Et il y a fort à parier qu'alors que le printemps remettra un peu de verts à nos branches, vous le garderez à portée de main. L’aventure s’arrête avec Untitled, morceau anonyme de douze minutes, qui achève cette descente en douceur. On se sent comme une plume ballottée par les courants ascendants. On se pose enfin serein, réjouis par l’aventure sonore que l’on vient d’accomplir. C’est donc cela que l’on appelle « harmonie »

 

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